L’ écocentre de Laboule est un lieu pour vivre autrement. Dans un cadre naturel exceptionnel et rare, on peut s’y former dans des domaines vitaux en rapport avec les enjeux actuels, passés et à venir. C’est aussi, à travers des stages, apprendre à vivre ensemble dans nos différences. L’ écocentre de Laboule, c’est bien d’autres choses peu traduisibles par des mots car faisant appel aux perceptions intérieures de chacun.

Association créée en 2014, l’Ecocentre de Laboule en Ardèche comprend :

  • Une dimension corporelle avec un dojo, lieu de pratique qui propose des activités en lien avec les arts martiaux, les arts énergétiques, le yoga, la danse, l’acrobatie, et le mouvement sous toutes ses formes.
  • Une dimension culturelle et artistique, avec un atelier de poterie, des stages artistiques, des concerts, des projections tout au long de l’année, des fêtes à thème.
  • Une dimension agroécologique, avec un jardin-verger, une châtaigneraie, des chantiers participatifs, des marches et des immersions en nature sauvage pour renouer avec le terroir.
  • Une dimension philosophique et pédagogique, à travers des publications, des séminaires et rencontres pour penser ensemble.

2023,  une année pour changer de cap ?

Les trois années passées (2020,2021,2022) nous ont bien chahutés. Si une partie en nous aspire au monde d’avant et une hypothétique reprise, au fond, nous savons bien que les dés ont été jetés, la cloche a sonné la fin de partie et la mutation en cours est inexorable. L’injonction d’être moderne et tourné vers le « progrès » fait flop qu’on soit de gauche, de droite, des milieux, des extrêmes ou de rien. Subrepticement, pendant les trois années passées, un nouvel acteur s’est imposé et se déploie toujours plus sur la scène de nos destins sans nous demander notre avis. Cet acteur c’est « la zone critique[1] », celle constituée de tout le vivant et son habitat, donc une partie du ciel, du sol et du sous-sol, de la mer et de tout ce qui s’y trouve. Une fine couche en soi à l’échelle des planètes mais justement, elle est fine donc fragile….  Et cet acteur nous demande à nous humains de rendre des comptes. Ainsi, les valeurs de consommer sans limite, profiter, dépenser plus, deviennent non seulement anachroniques mais de plus en plus difficiles à mettre en œuvre.

Alors que faire pour cette nouvelle année ?

Travailler plus pour les valeurs citées précédemment ?… Mais qui fait encore confiance à la magie du PIB ?

Ou « atterrir » comme dirait Bruno Latour[2] ? Pourquoi pas ?

N’est-ce pas le meilleur vœu à souhaiter pour chacun ? N’avons-nous pas été et ne sommes-nous pas encore dépendants de mille et une choses sans nous soucier des conséquences de ces dépendances ?  Ne faut-il pas atterrir sur ce sujet pour petit à petit en tenir compte et apprendre à changer  nos vies ?

Très bon atterrissage à tous en souhaitant que l’Ecocentre puisse y contribuer !

Pour l’Ecocentre de Laboule

Stéphane Chovet

[1] Jerôme Gaillard, Revue d’Anthropologie des connaissances, 2021.

[2] Bruno Latour, Où Atterrir ?, Ed. La Découverte, 2017. Bruno Latour est décédé le 9 octobre 2022. Voir sur Arte ses 14 entretiens de 12 minutes avec Nicolas Truong.